Samedi fin de journée, pas après pas, je découvre les habitants de Brest, je les observe. Cet homme est immobile, assis sur un banc, une peluche neuve dépasse de son sac. l’homme a les cheveux grisonnants, ses yeux avec ses pattes d’oies laissent deviner une homme qui a du beaucoup sourire. Ce jour la, il ne souriait pas…. Je passe devant l’homme. Toujours embarrassé par mon manteau long et cette sangle d’appareil photo que je bascule en permanence pour avoir le boîtier dans la main...je lui souris , il me sourit. Avant de le perdre du regard, je me retourne, je m’accroupis, l’homme croise mon regard, je me pose. Je commence à rêver d’un instant pris à la volée. Je reste là un instant à attendre. Un instant passe, rien ne se produit, l’homme profite du soleil assis sur son banc. Je déclenche une fois pour garder en mémoire cet instant et ce personnage qui refuse de me raconter son histoire.
Le pont habité - Landerneau
Le pont habité - Landerneau
La foire - Place Guérin
La foire - Place Guérin
La pétition numérique - Rue de Siam Brest
La pétition numérique - Rue de Siam Brest
Aux premières loges.
Spectatrice, j’observe la scène de la vie
Où des personnages surgissent,
Dans les moments de joie ou de dépit
Où le rêve devient illusion et meurt avec mépris
Où le mensonge devient vrai et la vérité au fond du puits
Mais qui suis-je dans ce monde plein d’acteurs ?
Où chacun monte sur l’estrade,
Joue son rôle comme ses prédécesseurs
Qui suis-je quand moi-même j’ai un rôle dans cette scène ?
J’observe, je souffre
Mais j’applaudis tous ces mensonges réels
Que serait le monde s’il n’était pas une fiction
Si ces scènes étaient bien réelles et faites avec passion
Je jure devant Dieu que j’assisterais tous les jours
Je serais l’héroïne de la gaieté
De la confiance et de l’amour
J’applaudirais jusqu’à ne plus en pouvoir
Et j’appellerais les âmes chagrinées pour venir la voir
Mais hélas la scène de la vie demeure la même
Et je demeure aux premières loges
Avec ou sans mes applaudissements le rideau s’ouvre et se ferme
Rhita Benjelloun, 2011

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